Semaine du 11 au 15/03
Le lundi 11
Sur le chantier je m’occupe des canalisations d’évacuation des eaux usées et Benoît se charge de la partie alimentation, ça nous occupe jusqu’à 13 h.
Le maçon est ralenti par le manque de sable ; il avait été commandé par Siaka, le coordinateur, mais la livraison ne se fait pas.
L’après-midi, petit tour à Tamba. On commence par passer à ICD pour mettre les portables et batteries d’appareils photos en charge.
On file ensuite chez Dimambo pour passer les commandes de l’infirmerie.
Un passage à l’orphelinat pour récupérer les ventilateurs à réparer et retour au campement.
Douche avant de repartir à Tamba pour une soirée chez les jumeaux au local d'ICD.
Ils ont invité également Boubacar, Diara un sympathique personnage qui tient une entreprise, et Tanguy, un pilote du Secours aérien sans frontière.
Nous sommes réunis dans la cour car dans la maison c’est étouffant ; le courant d’air n’est pas violent mais c’est mieux.
Les jumeaux ont préparé un couscous végétarien à la mode sénégalaise ; délicieux.
La soirée est très intéressante et tellement inhabituelle.
Vincent et Julien, les jumeaux, parlent de leur mission, qu'ils prennent très à coeur, au sein de l’orphelinat.
Boubacar est très modeste et n’étale pas toutes ses activités mais il est très impliqué dans la vie collective. Déjà il est le responsable de l’antenne ICD à Tambacounda (dans "Liens" vous trouverez l'adresse du site d'ICD afrique), mais aussi, comme vous le verrez lors de la soirée du 23/03, il aide tout son quartier à mieux vivre.
Diara a une entreprise à la fois d’électricité classique mais aussi d'énergie solaire, il est également puisatier… Son activité lui permet de donner du travail à plus d’une vingtaine de personnes. Il nous rendra de grands services dans nos travaux.
Tanguy est le Saint-Bernard du ciel, il est chargé d’aller chercher les malades ou accidentés en brousse pour les transporter dans les hôpitaux de la région.
Aujourd’hui Kaly nous annonce que les femmes vont faire la lessive.
Je n'ai pas pu résister à peindre cette scène
A peu près une fois par semaine, c’est la lessive et nous apportons notre linge à laver devant le puits.
Pas besoin de sèche-linge, les palissades suffisent ; en peu de temps tout est sec.
Poursuite des opérations sur le chantier.
La livraison de sable ne se faisant toujours pas, à cause d’un problème technique au niveau de l’entreprise, Siaka décide de changer de fournisseur.
Nous travaillons jusqu’à 13h, douche, repas et on attaque la réparation des ventilos.
Il n’est pas bien difficile de découvrir un fil qui a grillé (au risque de mettre le feu dans le faux-plafond en bois de l’orphelinat).
Pour tester notre travail on va chercher le groupe électrogène mais dès le premier essai, la corde de lancement cède.
Donc réparation du groupe.
Pas facile sans outils, on a bien de mauvais tournevis mais pas de clés.
On finit par nous dégoter une vilaine clé + notre clé à molette, on est sauvés.
Enfin ça fonctionne (réparation provisoire avec du fil électrique comme ficelle), on peut faire les tests… ça fonctionne aussi, ouf… et d’un !
Remplacement de deux serrures dans le campement et voilà l’après midi est cassé.
Les repas sont toujours animés par des discussions avec Kaly, ou quelques visiteurs, sans oublier les enfants qui viennent jouer avec nous.
Un jeu qu’ils affectionnent, c’est de prendre des photos avec nos appareils.
Le mercredi 13
Chantier vers 8h30.
Finir le câblage de la mise à la terre.
En France c’est facile :
On fixe la prise de terre sur la ferraille du chaînage ou de la chape.
Le chaînage représente une sorte de cage métallique qui va de la semelle des fondations au grillage de la chape et remonte dans le chaînage des poteaux.
Donc ici on fait la même chose et on teste… Rien ! Pas de passage.
Après recherche, on s’aperçoit que le ferraillage des poteaux n’est raccordé à rien, peut-être qu'il n’y a pas de ferraille dans la semelle ?
Ça explique notre absence de mise à la terre mais aussi pourquoi il y a de grosses fissures verticales dans les murs.
Pour pallier ce problème il nous faut réaliser un puits d’1/2 m3 que l’on ferraille avec des chutes de fer à béton. Après on raccorde 25m de fil électrique dénudé à ce treillis métallique. Heureusement les enfants sont là pour nous aider à dénuder ces 25 m de fil !
On rebouche, on teste… Ça marche moyen...
Là encore, les enfants du village travaillent dur : ils ont pioché, pelleté, et manié fièrement marteaux et burins.
La livraison de sable reprend avec des moyens plus rustiques... mais enfin elle se fait !
Les livraisons d’eau se poursuivent également.
Une femme que nous n’avions pas encore vue, passe avec sa bassine sur la tête.
Elle découvre, stupéfaite, qu’il y a des toubabs (blancs) qui travaillent là.
Elle s’arrête net en nous regardant, mi-peur, mi-curiosité dans son regard.
Je l’a regarde en souriant amusé de sa surprise.
Un jeune homme, son fils peut-être, lui explique qui nous sommes et qu’elle ne doit pas avoir peur.
J’en profite pour lui tendre la main mais elle n’ose pas s’approcher.
Alors, comme pour jouer, je me cache à moitié derrière la porte avec toujours la main tendue, elle finit par me taper dans la main et elle part en souriant.
Après le repas, on va à l’orphelinat pour poser les ventilos réparés.
Pas si simple car tout le faisceau électrique est défectueux.
Benoît est obligé de tirer des lignes pour alimenter en direct les ventilos.
Bloqués par le manque de matériel, on file chez Dimambo et on en profite pour retirer le matériel commandé pour l’infirmerie.
Retour à l’orphelinat pour terminer l’installation.
Au final on arrive à faire fonctionner deux ventilos et on en récupère deux autres à réparer.
Les enfants sont toujours autour de nous et on ne résiste pas à jouer un peu avec eux.
Retour à la maison pour une petite soirée entre amis.
En partant sur le chantier, on emmène avec nous le groupe électrogène, pour tester notre installation électrique.
Test concluant sauf pour la lampe extérieure.
Après démontage du globe extérieur, on s’aperçoit que c’est l’ampoule qui est mal tenue et fait un mauvais contact.
Encore une très mauvaise fabrication (Française cependant... la honte ! )
Vers 11h on passe sur le chantier de la case de santé.
Aperçu simplifié de la disposition des pièces du local de santé :
Ce chantier sera beaucoup plus simple car la bâtisse est complètement finie, même la peinture est faite.
Pas question de faire des saignées, tout le câblage électrique sera posé en apparent (Pas beau et pas durable mais c'est la volonté du client).
Benoît avait déjà établi les plans donc il n’y a plus qu’à tout tracer sur les murs et on commence à poser quelques lignes.
L’après midi on se lance dans la réparation de la deuxième fournée de ventilos.
Pour l’un d’eux : pas de problème, une révision suffit.
Par contre le deuxième a un fil dessoudé et bien sûr nous n’avons pas de fer à souder.
On a repéré à Tamba un réparateur de télé et autres matériels électriques, demain en descendant chercher du matériel on déposera le ventilo chez le réparateur.
Vers 17h la température est un peu tombée et on retourne sur le chantier continuer à préparer quelques lignes électriques.
Retour à la case et jeux avec les enfants
Le vendredi 15
Nous voilà repartis à Tambacounda.
La plupart du temps c’est le frère de Kaly, Adama, qui nous emmène avec son taxi. Pour revenir on lui téléphone et hop il est là !
Comment décrire l’état des voitures qui circulent ici (et surtout la plupart des taxis) ?
Pour faire simple, en France le véhicule irait directement à la casse et même le casseur demanderait à être payé car il n’y a plus rien à récupérer dessus.
C’est donc brinquebalant et cahotant, à 30 et même 50 à l’heure, que nous allons en direction de Tamba voir le réparateur de matériel électrique.
L’échoppe du réparateur
Manque de chance il y a une coupure électrique (un délestages, comme presque tous les jours, parfois qui dure plusieurs heures).
Donc on laisse le ventilo et on part chez Dimambo faire nos autres courses.
Chez Dimambo on trouve une bonne ficelle pour réparer définitivement le groupe électrogène.
Et quand on retourne chez l'électricien le ventilo est réparé, le délestage n’a pas été long.
Au campement, Benoît va travailler sur le chantier et moi je remonte le ventilo et je finis de réparer le groupe.
L’après-midi, direction l’orphelinat.
Benoît installe les ventilos.
Comme d’habitude les enfants tournent autour de nous très amusés et même les plus petits sont attentifs.
Un des ventilos fonctionne mais le deuxième ne marche pas car l’interrupteur est défectueux.
On ne pourra pas finir aujourd’hui.
On décide de repartir chercher le matériel manquant et rectifier des commandes en cours et bien sûr c’est notre taximan préféré qui nous emmène.
Retour au campement. Arrivée au campement de Tambasocé :
Ce soir, préparation du sac à dos pour le safari photos à Niokolo Koba.
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