SARE BASSI, du 08 au 10
Le vendredi 8
Sur le chantier : Encastrement des lignes supérieures et béton pour sceller les gaines et boîtes électriques.
Ça nous prend toute la matinée.
C'est à cette occasion que nous découvrons que le sable utilisé pour faire le béton est non lavé et, pire, mélangé avec de la poussière et de la terre.
Voilà la raison de la fragilité des parpaings et le manque de solidité des constructions.
Douche, repas et on finit de préparer nos sacs à dos départ pour Saré Bassi à côté de Vélingara.
Départ vers 15h30 pour 50 km de route correcte.
Dans une montée un camion trop chargé a fini sa route dans le fossé.
Arrêt au fleuve Gambie pour prendre des photos mais des militaires présents nous l’interdisent "C'est 1000 F". Le lieu ne méritant pas l’investissement, on range l'appareil-photo.
On traverse le pont à pied pour le plaisir et on récupère le véhicule de l'autre côté.
En route pour 40 km de goudron... entre les trous !
On quitte la route par un petit chemin pour arriver au village de Saré Bassi.
Le village est beaucoup plus propre que ceux près de Tamba et la plupart des cases sont traditionnelles.
Dans les villages, on peut trouver des cases isolées ou un ensemble de cases qui réunissent toute une famille. Dans ce cas, le groupe de cases est clos de palissades.
C’est dans la famille de Kaly Diatta que nous sommes invités.
Dans l’enclos familial on trouve deux bâtisses principales, style "moderne" et deux ou trois cases traditionnelles.
La famille vient nous voir et nous saluer, fort intéressée par ces toubabs.
Sadiouma nous fait faire un tour dans le village de Saré Bassi et saluer le chef du village ainsi que l’Imam.
Ensuite il nous emmène visiter les villages voisins.
(les photos ne sont pas dans l'ordre)
Le fourrage des animaux est stocké en hauteur, souvent au-dessus de l'entrée des maisons afin de se protéger de la chaleur et de la gourmandise des bêtes. Un papayer
Nous sommes la curiosité, on nous regarde comme des extraterrestres.
Certains petits pleurent en nous voyant.
Mais partout nous avons été reçus avec bienveillance et chaleur.
Je leur montre les photos prises. Ils n’ont jamais vu ça et se bousculent pour regarder.
Ils me demandent de leur donner la photo.
J'explique, un peu, comment il faut faire pour récupérer la photo.
(On leur fera parvenir les photos par l’intermédiaire de Sadiouma mais le colis mettra 2 mois pour arriver à Tambacounda)
Comme toujours les animaux se promènent en liberté partout dans le village... qui en garde les traces.
Le marchant de calebasses
Nous arrivons devant une case traditionnelle en construction.
Le maçon a pratiqué un trou rond d’environ un mètre dans le sol.
Dedans il fait une "bouillasse" avec de la paille.
Il met cette boue dans un moule, en forme de brique et fait des petits pâtés qu’il laisse sécher au soleil.
Voilà comment sont fabriquées les briques en terre crue appelées "adobe ou banco".
Il n’y a plus qu’à assembler les briques avec de la boue comme ciment et la case se monte.
C’est un peu plus loin que nous verrons le procédé de fabrication de la toiture :
Un faisceau de bambous est assemblé à l’envers dans la case, sans doute pour faciliter l'assemblage.
Une fois retournée sur la maçonnerie, la structure sera complétée par un tissage plus serré de bambous et recouverte de paille.
J'ai réalisé une peinture de cette scène
L’étonnement est à tous les coins de rue, pour nous, mais aussi pour les habitants, jeunes ou vieux.
L'Amarante chante ...
...pour faire danser le toubab
Retour à Saré Bassi au coucher du soleil
Kaly nous montre l’endroit pour faire notre toilette.
Ça se trouve dans la maison principale. Il faut traverser un dédale de pièces pour arriver dans une cour où se trouve un abri divisé en deux. Une partie pour le WC, l’autre partie pour la toilette.
On nous a préparé deux seaux d’eau et une boîte de conserve (car évidemment il n’y a ni eau courante, ni électricité, comme dans la majeure partie des villages sénégalais.
Avec un peu d’habitude, on arrive très bien à se doucher avec une boîte de conserve.
Installation du "dortoir" établi au pied de la palissade et sous un manguier.
Pour les enfants, c’est la fête.
Petit à petit l’information passe « il y a des toubabs qui vont rester dormir chez les Diatta » et les gens du village viennent nous voir.
Nous sommes nombreux à manger sous le manguier.
On mange à trois ou quatre par plat et chacun pioche dans la gamelle avec la main, mais après s’être soigneusement rincé les mains... tous dans la même bassine...
Comme nous ne sommes pas habitués à cette façon de manger, on nous a fourni des cuillères.
La soirée se poursuit par des palabres avec les convives, éclairés par une lampe à piles.
Un peu plus tard, attirés par des lueurs dans la nuit, nous constatons qu’il s'agit de brûlis pour défricher.
Fatigué de la journée : chantier le matin + 2 h de taxi brousse + rando dans les villages... ouf. Je vais me coucher !
Je n’ai pas loin à aller car nous palabrons à deux mètres de nos couchages.
Le « lit », protégé par la moustiquaire, est transformé en zone de survie, j’ai à portée de main : une bombe insecticide, une lampe, ma gourde, mon sac à dos (pour éviter qu’il ne soit visité par un animal pendant la nuit), mon appareil photos et mon carnet de voyage que je complète avant de m’endormir.
Après un début de nuit perturbé par les palabres qui se sont poursuivis tard, la nuit a été agréable, rafraichie par un léger déplacement d’air.
Toilette et petit déjeuner (Pour moi ça a été de l’eau sucrée car Kaly avait oublié le thé)
Les femmes s’activent à piler des graines dans le mortier, je m’essaie à ce sport
Puis nous partons visiter les villages de Yero Wally et Toukouley.
(Là encore les photos ne sont pas dans l'ordre)
A chaque fois c’est pareil, les habitants sont étonnés de nous voir mais nous accueillent avec un grand sourire ; des enfants pleurent, d’autres accourent pour venir nous serrer la main.
Fabrication de mortiers et tabourets
Les enfants volent jusqu'à nous ! (voir la peinture de cette scène)
Le poissonnier
Dans chaque village, Sadiouma nous présente à l’Imam et au chef du village.
Ici c'est le chef du village qui nous reçoit
Ça c’est de l’écologie un crottin au km... pas plus !
Le repas du midi au village Saré Bassi
En utilisant mon dictaphone, Kaly démarre un jeu d’interview avec les enfants.
Ecoutez Kaly, l'animateur :
Après le repas nous repartons en visite dans un village un peu plus loin.
Dans un village, nous rencontrons un homme qui a vécu à Marseille puis est revenu au village pour créer une ferme.
Il a réalisé un très beau et grand potager.
Par dessus la clôture, on peut voir des toits de cases, il s’agit d’un campement qu’il a réalisé pour recevoir des touristes.
Dans sa ferme, il y a aussi un beau troupeau de vaches
Un puits permet d’alimenter la ferme mais, pour le moment, il est obligé de puiser l’eau avec des seaux car il lui manque l’électricité.
Cependant il a déjà installé des panneaux solaires pour sa maison, ce qui lui permet d’avoir l’éclairage et la télé… ouf !
Benoît inspecte son installation et constate que les panneaux sont couverts de poussière.
Ensemble, ils lavent le vitrage des panneaux.
Avant nettoyage ...................................................................................
Et voilà le résultat !
Il nous montre qu’il possède six autres panneaux, pour son puits et le campement. Il n’y a plus qu’à les installer mais voilà il n’y a personne pour le faire.
Benoît est désolé d’être si loin car il n’en aurait pas pour long à faire fonctionner tout ça.
De retour en France nous essaierons de le mettre en relation avec ICD Afrique pour qu’ils lui donnent le coup de pouce final.
... ainsi que les visites de villages
J'ai réalisé une peinture de cette scène
Sadiouma est attentif à notre endurance et nous demande régulièrement si tout va bien, si on n’est pas trop fatigués, si on ne souffre pas trop de la chaleur.
Parfois il nous donne un petit paquet d’arachides pour nous redonner un peu d’énergie… Bref, un guide attentionné.
Le réparateur radio
On s’assoit ici quelques instants, Sadiouma nous présente, explique ce que nous sommes venus faire au Sénégal.
A leur tour les villageois nous présentent leur famille, on échange quelques mots.
Tant de choses nous différencient... l’étonnement est réciproque.
Pas le temps de bien se connaître mais on a une meilleure approche de leur vie.
On voudrait rester avec eux, partager leur vie mais… on repart voir d’autres villages, d’autres familles, jusqu’à l’étourdissement.
Le forgeron du coin avec son aide qui active le soufflet de forge
Et voilà l’travail !
Un superbe Rollier d'Abyssinie vient nous saluer
Le dimanche 10/03
Décidément les nuits sont plus faciles dans ce coin du Sénégal.
Vers 10h, un cheval est attelé à une charrette pour aller visiter Némataba, le village de Sadiouma Traoré à une dizaine de km
Après une heure de route et la traversée de jolis petits villages, nous arrivons.
Sadiouma nous fait découvrir son pays.
La maternité de NEMATABA
Prendre la cacahuète entre le pouce et l’index, la taper sur la dalle en béton, pour éclater la bogue et faire rouler les arachides dans la bassine… Essayez !
Installation sous l'arbre à palabre pour le repas du midi
Voilà une autre façon de fabriquer des briques ou parpaings en terre crue (banco)
(Pour plus d'infos sur le sujet consulter la page "cases Sénégalaise".)
Un peu plus loin des jeunes viennent de déterrer une racine de manioc
Voilà l’excursion est terminée, les grosses chaleurs sont passées, nous faisons nos adieux à la famille de Sadiouma
Nous arrivons vers 17h30 au village de Saré Bassi.
Kaly essaie de joindre le taxi mais il n’y arrive pas.
Du coup, il en joint un autre et avec 1 h de retard nous repartons vers Tamba.
En chemin, nous nous arrêtons pour prendre un petit casse-croute.
Moins drôle de voyager de nuit.
Mais le plus embêtant c’est pour Dado, la cuisinière, qui a été obligée d’attendre notre retour.
Nous dînons vers 23h.
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